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SAISON 4 - MILAN
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CHAPITRE 1

– Mec, rallume ton téléphone. Wendy vient de m’appeler et c’est la panique. Je ne sais pas pourquoi, elle a dit qu’elle devait te parler en premier, dit Bo en attrapant sa valise sur le tapis roulant.

Bien évidemment, la sienne est arrivée la première. Après neuf heures de vol, nous sommes de retour à Boston. Je devrais être content d’être enfin chez moi, mais ce n’est pas le cas. Je ne cesse de repenser la façon dont Skyler et moi nous sommes quittés. Elle a disparu sous la douche durant la visite surprise de Sophie, puis elle s’est dépêchée de s’échapper pour ne pas rater son vol. Je savais qu’elle décollait tôt et j’avais prévu de la déposer à l’aéroport, mais elle a refusé en me donnant une excuse bidon.

 

– Attends, y a pas le feu ! je m’exclame en essayant d’attraper Skyler par le bras quand elle me passe devant.

– Faut que je prenne l’avion, que je rentre à New York.

Elle dit ça comme si je n’étais pas au courant, mais je savais qu’elle prenait le premier vol du jour. Toutefois, il n’est que cinq heures trente à ma montre et son vol n’est qu’à neuf heures. Elle a largement le temps d’y aller.

– Ma pêche, détends-toi. (Je la saisis par la taille pour la ramener dos contre moi.) Tu ne seras pas en retard. Je ne te laisserai pas rater ton vol.

Je dépose une série de baisers derrière son oreille puis dans son cou jusqu’à son épaule, et je la sens se raidir contre moi. Elle m’échappe et se met à jeter ses affaires dans sa valise sans les plier.

– Non, je dois partir maintenant. Je veux répéter mon texte. Tu sais ce que c’est.

Je me redresse et croise les bras en m’adossant à la commode.

– Quelque chose ne va pas ? Je te trouve bizarre.

– Non, tout va bien. Je suis juste préoccupée. La fête est finie, il est temps de revenir à la réalité, dit-elle en fourrant ses dernières affaires dans son sac. J’ai déjà demandé à Nate d’appeler une voiture.

– Sky, bébé… je voulais t’emmener moi-même à l’aéroport.

– C’est pas une bonne idée, répond-elle en secouant la tête. Les paparazzis sont partout et ils meurent d’envie de nous voler encore des photos après le mariage. C’est sans doute mieux si on prend un peu nos distances.

Je fronce les sourcils en me disant que la dernière chose dont j’ai envie est de prendre mes distances avec Skyler. Toutefois, c’est sa vie, aussi, et je n’ai aucun droit sur elle, même si on a décidé d’être exclusifs, en tout cas c’est ce que j’ai compris hier soir.

– D’accord, je comprends. Viens par ici. Laisse-moi au moins te dire adieu comme il se doit. Je ne sais pas quand je vais te revoir et je veux profiter de toi jusqu’à la dernière minute, je dis avec un sourire diabolique.

Elle ferme les yeux et hoche la tête, ce n’est pas vraiment la réaction que j’attendais. Elle vient néanmoins dans mes bras et appuie son front contre mon torse. Je la sens respirer mon odeur, puis elle me serre si fort que je peine à respirer.

– Eh, ce n’est qu’un au revoir, pas un adieu. On s’appellera quand j’arriverai à Boston. On regardera nos emplois du temps respectifs et on décidera de notre prochain rendez-vous.

– Ah oui, un rendez-vous. Pour du sexe, dit-elle froidement.

Je pose ma main sur sa joue, mon pouce sur son menton, et je lève sa tête vers moi.

– Oui, du sexe incroyable. Comme toujours. Toi, moi, des parties de jambes en l’air spectaculaires, de bons repas, de bons moments. Du fun.

– Du fun, acquiesce-t-elle.

– Qu’est-ce qui ne va pas, bébé ? je demande en posant mon front contre le sien.

– Rien. Je suis fatiguée, dit-elle en secouant la tête. On s’est couchés tard hier soir.

Je souris en repensant à tout ce qu’on a fait la veille et que je voudrais recommencer bientôt. Très bientôt. Dès que possible.

– D’accord. Tâche de dormir dans l’avion, repose-toi. Je penserai à toi.

J’ai soudain la gorge nouée, mais je m’efforce de ravaler mes sentiments et d’avoir l’air cool. Je vais la revoir bientôt. Ce n’est pas un adieu. Apparemment, j’ai autant besoin de me le rappeler qu’elle.

– Mm… hmmm, répond-elle simplement.

C’est bizarre. Sky se referme sur elle-même, derrière ces barricades que j’ai enfoncées dès notre première semaine ensemble. Est-ce parce qu’elle est triste qu’on se sépare ? Ce doit être ça. Mais, après tout, je n’en sais rien. Depuis Kayla, je ne suis pas sorti avec une femme assez longtemps pour qu’elle me manque.

– Je dois y aller, Park, chuchote-t-elle contre ma bouche.

Je me penche alors pour l’embrasser. Elle fond contre moi, écrasant ses seins sur mon torse, puis elle ouvre la bouche. C’est l’invitation que j’attendais. J’y plonge la langue et… waouh ! C’est comme la première fois qu’on goûte au plaisir du sexe. Ce n’est pas assez. Ce ne sera jamais assez.

Nous passons de longs moments à nous embrasser, à nous tenir dans les bras aussi fort que possible. Des frissons de plaisir se précipitent dans ma verge, me rappelant que la bête aimerait dire au revoir à Skyler, aussi. Elle doit sentir mon excitation, car elle gémit contre mes lèvres et frotte son bassin au mien.

Je plonge ma main dans ses cheveux et les tire pour lui arracher un cri. Elle empoigne mes fesses avec cette force qui me dit qu’elle ne se retient pas. Elle s’est montrée libre et sûre d’elle dès le premier jour. Sa libido rivalise avec la mienne, or je n’ai jamais connu ça chez une femme.

– Oh, gémit-elle en penchant la tête en arrière tandis que je me frotte à elle.

– T’es sûre que tu n’as pas le temps… je grogne en avançant le bassin.

Elle glisse sa main entre nous pour empoigner mon érection par-dessus mon pantalon.

– Mmm… J’aurais adoré, mais…

– Mais tu dois y aller, je râle, sincèrement agacé. Je sais, je sais. Juste un dernier baiser.

Je l’embrasse si fort et si longtemps que j’en ai mal à la langue et que nos lèvres sont enflées.

– Je n’ai pas envie que tu partes, j’admets en appuyant mon front contre le sien.

Pour la première fois depuis très longtemps, j’accepte de me montrer faible devant une femme.

– Alors, retiens-moi, chuchote-t-elle.

Je ne sais expliquer le sentiment qui m’envahit. J’ai la sensation qu’il se passe quelque chose d’important, mais je ne sais pas quoi.

– Tu dois retrouver ta vie à New York et moi la mienne, je dis en la serrant contre moi.

Elle inspire longuement et ses épaules retombent tandis qu’elle hoche la tête et fait un pas en arrière.

– C’était super, Parker.

– Super-fun, je réponds sans réfléchir.

Elle semble soudain vexée, mais elle se dépêche de le cacher avec un de ses faux sourires, ceux qu’elle dégaine pour les paparazzis et les gens à qui elle n’a pas envie de parler mais qu’elle ne peut éviter.

– Ouaip.

C’est tout ce qu’elle dit avant de tourner les talons et de prendre ses sacs. Je la suis dans le salon où l’attendent Rachel et Nate Van Dyken, ses gardes du corps. Ils sont habillés tout en noir et des lunettes de soleil aviateur dépassent des poches de leurs polos. Avec son treillis noir et ses rangers, Nate semble prêt à partir en guerre. Ce type est une véritable armoire à glace, mais il vénère sa femme et traite Skyler comme une princesse, même quand ils sont en privé. Ils sont parfaits pour elle.

– Prête ? demande Nate à Sky, qui répond par un hochement de tête.

Elle est si triste, comme si elle venait d’apprendre une mauvaise nouvelle.

Nate prend ses deux sacs dans une main et me tend l’autre.

– Content de t’avoir rencontré, Ellis, dit-il, refusant d’employer mon prénom comme je le lui ai demandé.

– Moi aussi, mec. Prends soin de ma nana.

Sky lève brusquement la tête alors qu’elle fouillait dans son sac à main, et cette fois je suis sûr d’y voir une expression vexée, mais encore une fois, elle s’empresse de la cacher.

 

J’ai revu cette expression durant toute la durée du vol, comme une publicité qui passe en boucle. Même quand elle a fini par partir et que je l’ai embrassée une dernière fois, elle est restée sur sa réserve au lieu de fondre contre moi comme elle a l’habitude de le faire. Je ne sais pas si j’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas durant la nuit ou la matinée, mais j’ai l’impression qu’elle a la trouille, que quelque chose lui a fait peur. Il faut que je comprenne.

Je sors mon téléphone de ma poche et l’allume. L’écran s’est à peine illuminé qu’une symphonie de sonneries retentit.

– Bon sang, tu ne plaisantais pas, je dis en ignorant les messages du bureau, préférant appeler Wendy directement.

– Parker… je suis super, super-désolée. Tu ne peux pas savoir à quel point. Je n’ai pas fait exprès. Je n’avais pas vu. J’ai transféré le dossier, et maintenant elles sont partout. Partout ! s’exclame Wendy.

– Wendy, calme-toi. Je ne sais pas de quoi tu parles, je réponds en plaquant le téléphone contre mon oreille pour effacer le brouhaha de l’aéroport.

– Comment ça ? Merde, t’étais dans l’avion. Parker, je suis désolée. Le dossier que Bo m’a envoyé avec les photos de Skyler Paige…

– Oui… Tu les as envoyées à People, non ?

– Oui, mais je n’ai pas ouvert tout le dossier, et il en contenait un autre intitulé « Parker, Confidentiel ». Bon sang, je suis tellement bête ! Les photos de toi et de Skyler Paige sont partout. Celles où vous êtes ensemble dans la piscine, dans son salon…

– Quoi ?

– Il y en a une où tu la portes pour sortir de la piscine et tu l’embrasses sauvagement. Elles sont tellement sexy que tout le monde en parle. Il y en a une autre où vous vous embrassez dans la baignoire…

– Bon sang ! Merde ! Dis-moi que ce n’est pas vrai, je gronde en me massant les tempes.

– Qu’est-ce qui se passe, frangin ? demande Bo.

– Les photos que t’as envoyées à Wendy pour People

– Ouais ?

– Apparemment, tu y avais joint un dossier confidentiel avec les photos de Sky et moi ?

– Ouais… Oh non ! s’exclame-t-il en écarquillant les yeux.

Je hoche la tête.

– Merde !

– Exactement.

J’inspire lentement et gonfle mes poumons, essayant de me calmer.

– Je suis désolée, Parker, dit Wendy. Je suis tellement désolée. J’aurais dû… peu importe. Je vais remballer mes affaires, dit-elle en ravalant un sanglot.

– Surtout pas. On arrive. Il faut qu’on évalue l’étendue des dégâts…

– D’accord, d’accord. Je vous attends, dit-elle en raccrochant.

Je me masse de nouveau les tempes en prenant conscience de l’ampleur du désastre.

– Il faut vite qu’on voie les journaux, je dis en désignant le kiosque.

– J’y vais, mec, dit Bo en s’éloignant alors que j’attends toujours ma valise.

J’ouvre l’application Internet et je tape le nom de Skyler dans la barre de recherche. Un déluge de photos d’elle et moi jaillit aussitôt. Je les parcours rapidement et je me sens rougir. Heureusement, les photos sont assez sages. À part celle du bain dans laquelle on devine les seins de Skyler écrasés contre mon torse, les clichés montrent un couple normal et heureux. On nous voit blottis sur le canapé, en train de parler, ou occupés à boire un café dans sa cuisine. Plus loin, Skyler essaie de m’apprendre une position de yoga et j’échoue lamentablement. Je ris en me rappelant combien on s’est amusés quand je découvre la photo de nous dans la piscine.

– Mon Dieu…

Je frotte ma mâchoire en zoomant sur l’image. Elle est hypersexy. Je me souviens parfaitement de ce moment. Je la tiens contre moi et ses jambes entourent ma taille. Elle est vêtue d’un minuscule bikini qui ne laisse pas beaucoup de place à l’imagination. Elle agrippe mon biceps tandis que mes mains sont sur ses fesses. Bo m’avait dit de lui chuchoter des cochonneries, mais j’ai fait mieux que ça. Je lui ai dit toutes les choses que je comptais lui faire quand le shooting serait fini. À l’évidence, ça lui a plu, et Bo a immortalisé le moment où son regard s’embrase. La seconde d’après, je la portais hors de l’eau pour la faire grimper aux rideaux dans sa chambre.

Merde. J’enregistre la photo dans mon téléphone, décidé à la faire agrandir et encadrer pour l’accrocher au mur de ma chambre, pour mes nuits solitaires sans Skyler.

Skyler. Merde. Elle doit péter un plomb. Je regarde mon téléphone et vois plusieurs appels manqués de son agent, Tracey, mais aucun d’elle.

Ma valise arrive enfin et je la saisis, empoignant aussi celle de Bo avant de le rejoindre tandis qu’il sort du marchand de journaux, une pile de magazines dans les bras.

– Donc… à propos de ce dossier confidentiel… commence-t-il.

Je secoue la tête, prends les revues et fourre tout ce que je peux dans mon attaché-case, rangeant le reste dans la poche avant de ma valise.

– T’embête pas. Il faut qu’on rentre au bureau et qu’on limite les dégâts.

Je le vois contracter sa mâchoire comme s’il grinçait des dents.

– Ok, mais faut que tu saches… ces photos étaient pour toi, dit-il. C’était un cadeau.

– Je sais, frangin. Et dans d’autres circonstances, je te remercierais. D’ailleurs, un jour, c’est ce que je ferai. Mais pour l’instant, on gère ce cauchemar, d’accord ?

Il hoche la tête, mais je sens que cette histoire l’affecte. Bo a beau jouer le mec macho, il n’en est pas moins sensible. Sa relation avec Royce et moi est aussi importante pour lui que celle qu’il entretient avec sa mère et ses sœurs. On forme une famille, et dans une famille, on ne se fait pas de sales coups. Bo n’a pas fait exprès et les photos sont géniales. C’est juste dommage qu’elles soient tombées entre les mauvaises mains.

Nous nous dirigeons vers la sortie pour rejoindre la voiture que Wendy nous a réservée, mais nous avons à peine mis un pied dehors que nous sommes éblouis par des flashs et assourdis par les cris des paparazzis.

– Parker, où est Skyler ?

– Ça fait quoi de se taper la nana la plus canon d’Hollywood ?

– Est-ce que Skyler attend un bébé ?

– C’est quand le mariage ?

– Est-ce que Skyler te trompe avec son ex sur le tournage de leur film ?

La dernière question m’agace tout particulièrement, mais je m’efforce de l’ignorer en me frayant un passage à travers la foule pour rejoindre le chauffeur qui tient la pancarte « International Guy ».

– Qui est le mec avec toi ? C’est ton garde du corps ?

– Ouais, et si tu le touches, t’auras affaire à moi. Dégage ! s’écrie Bo en empoignant mon bras pour m’escorter à la voiture, laissant nos valises derrière nous.

Je suis aveuglé par les flashs, mais Bo me sert de guide. Il me met dans la voiture, claque la portière et fait demi-tour, affrontant de nouveau la marée humaine. Il revient quelques minutes plus tard avec nos valises, qu’il donne au chauffeur. Il ouvre la portière, et les paparazzis se précipitent pour prendre toutes les photos qu’ils peuvent.

– Putain, mec. C’est ce que Skyler vit au quotidien ? demande-t-il en se laissant tomber sur le siège.

– Ouais, mais c’est encore pire pour elle. Ce n’est rien à côté de ce que je l’ai vue endurer.

– Bon sang, la pauvre, dit-il en se passant la main dans les cheveux. Tu vas l’appeler ?

– Oui, mais seul, au bureau.

– Est-ce qu’elle t’a appelé ?

Je fais non de la tête.

– Comment ça se fait ?

– Je ne sais pas ce qui se passe. C’était bizarre à Copenhague, après que Sophie m’a réveillé…

– Attends, Sophie est venue dans ta chambre avant que Skyler soit partie ?

– Ouais. Elle voulait me dire au revoir, étant donné que je ne vais pas la voir pendant un moment.

– Et c’est après ça que Skyler est devenue bizarre ?

– Je crois, ouais.

– Mec, tu ne peux pas être bête à ce point, si ?

J’écarquille les yeux.

– Je te demande pardon ?

– Sophie est une femme canon et sûre d’elle. On s’en est assurés nous-mêmes.

– Et alors ?

– Et t’as couché avec elle, soupire Bo.

– Tu ne m’apprends rien, mec.

– Et tu couches avec Skyler.

– Au risque de me répéter…

– Elle est intimidée par ta relation avec Sophie ! Bon sang, ce que tu peux être idiot, parfois ! déclare Bo en secouant la tête.

– Mais non, on a parlé de Sophie, justement.

– Quand ?

– Après le mariage. Tout va bien. Elle sait que Sophie n’est qu’une amie.

– Une amie avec qui tu couchais il n’y a pas si longtemps que ça, se moque mon pote.

– Tu crois qu’elle s’inquiète à propos de Sophie même après qu’on en a parlé ? je demande en me massant la nuque.

– Ben… ouais. Je pense qu’elle est flippée et que le fait que Sophie te réveille pour te dire au revoir n’a rien arrangé à la situation. Elle a sans doute écouté votre conversation, d’ailleurs. En tout cas, c’est ce que j’aurais fait à sa place.

– Euh, ouais… je suppose que t’as raison. Et maintenant il y a ces photos… bon sang, elle ne va plus jamais me parler.

– Pourquoi, t’es nul à ce point au pieu ? se moque-t-il.

Mon instinct prend le dessus et je le frappe sur le bras.

– Va te faire foutre !

– Aïe… râle-t-il en se massant.

– Je sais prendre soin de ma nana, je grogne.

– Est-ce que Skyler sait qu’elle est ta nana ou est-ce qu’elle pense qu’elle n’est qu’un plan cul amélioré ?

– On s’éclate, mec. On est tous les deux d’accord pour dire que ce n’est pas sérieux.

Bo écarte les cuisses et recule dans le siège pour se mettre plus à l’aise.

– Je n’ai jamais rencontré de femme qui parle à un mec tous les jours au téléphone, qui passe trois semaines entières avec lui, traverse l’Atlantique pour l’accompagner à un mariage, qui ne voit plus que lui… et qui pense que ce n’est pas sérieux avec le type en question.

Merde. Il n’a pas tort.

– Mec, pourquoi tu t’obstines à dire que cette histoire avec Skyler n’est que pour le fun ? Si c’était le cas, tu te taperais d’autres meufs. Et comme je sais que ce n’est pas le cas et que tu penses tout le temps à ton actrice méga-sexy et à son cul de rêve…

– Fais gaffe, mec.

– Ce que je veux dire, poursuit-il en souriant, c’est que votre relation a tout d’une relation sérieuse. Maintenant que le monde entier vous observe, il va falloir que vous décidiez comment vous allez gérer la situation. Tu me suis ?

Merde. Je suis dans une relation sérieuse avec Skyler Paige.

Il faut que je lui parle. Tout de suite.

Cela dit… qu’est-ce que je vais bien pouvoir lui dire pour arranger ça ?


CHAPITRE 2

Quand nous passons la porte du bureau, Wendy se précipite vers nous.

– Parker, je suis tellement désolée. Je n’arrive pas à croire que je n’ai pas ouvert le dossier avant de le transférer. Je… je… je ne sais pas quoi dire.

Ses yeux bleus sont brillants, son nez rouge, mais elle ravale sa culpabilité et se tient droite, faisant de son mieux pour ne pas craquer. J’ouvre grand les bras et elle se jette sur moi sans attendre. Je la serre fort et la sens trembler contre moi.

– Park… j’ai merdé, chuchote-t-elle en levant les yeux vers moi. Ça ne se reproduira plus.

– J’y compte bien, petite chipie, je dis en tapotant sa joue.

Elle appuie son front contre mon torse et soupire avant de se racler la gorge et de faire un pas en arrière.

– Bon. J’imagine que la première chose à faire est de limiter les dégâts ?

– Ouais. D’abord, j’ai un coup de fil très important à passer, je ne veux pas être dérangé.

– Compris. Ah, au fait, j’ai déjà eu plusieurs coups de fil avec l’agent de Skyler, Tracey. Elle a un plan d’attaque plutôt solide, mais c’est à toi de voir. Je ne sais pas trop où vous en êtes, ça fait un moment que tu n’es pas venu au bureau, et même le cyber-espionnage a ses limites…

– Quoi ? Tu m’espionnes ?

– Ben, ouais. Je serais une piètre hackeuse si je ne me mêlais pas de vos vies respectives. Cela dit, je dois admettre que celui-ci me donne le vertige avec tous les contacts de femmes qu’il enregistre dans son téléphone, sans parler de celles avec qui il couche. Le truc, c’est qu’après, c’est à moi de les calmer quand elles appellent, passent au bureau ou s’amusent à le suivre dans la rue. C’est ce qui arrive quand on couche avec tout ce qui bouge.

– T’es jalouse, chipie ? ricane Bo.

– Pfff. Je suis tellement hors de ta portée, mec. Tu n’es qu’un gamin à côté de Sir Mick.

– Un jour… tu verras. Tu finiras dans mon lit, taquine Bo.

– Seulement si je suis morte et que c’est ton délire, rétorque-t-elle.

Je secoue la tête et les laisse se chamailler. Je sais que c’est bon enfant, mais j’aimerais qu’ils fassent une pause, de temps en temps.

J’entre dans mon bureau et trouve Royce en train d’y déposer un dossier.

– Yo ! Ça fait un bail, frangin ! dit Roy en me prenant dans ses bras et en me frappant dans le dos. Ta sale gueule m’a manqué, tu sais. Mais, à moins de me refiler la prochaine mission, tu ne vas pas rester au bercail longtemps.

Je fais le tour du bureau et m’assois dans mon fauteuil moelleux.

– C’est qui le client ?

– Un styliste, à Milan. Il veut que Bo et toi utilisiez vos super-pouvoirs avec ses mannequins. Apparemment, il a embauché des femmes qui n’ont jamais défilé parce que leur look était parfait pour sa campagne.

– Il veut qu’on apprenne à des femmes comment défiler ? je m’étonne en m’accoudant sur le bureau. Ce n’est pas vraiment dans nos cordes…

– C’est ce que j’ai répondu, dit-il en souriant, mais il m’a expliqué que c’était pour une ligne de lingerie érotique. Les fringues changent de couleur dans le noir, elles sont fluorescentes ou clignotent. Bref. Ils cherchent quelqu’un pour leur apprendre à être sexy et à mettre leurs atouts en avant. Apparemment, il y a des femmes de toutes les tailles.

– C’est pour quand ?

– Dans deux semaines. Dix jours, si possible.

Dix jours.

Je rentre tout juste de trois semaines à Copenhague. Avant ça, c’était New York. Et maintenant, il semblerait que je me rende à Milan. Bon sang, il va vite me falloir des vacances.

– Personne ne veut de nous aux États-Unis, c’est ça ?

Royce éclate de rire.

– J’ai peut-être une mission à San Francisco.

– Mec, c’est à cinq mille bornes d’ici. Autant retourner à Paris !

– Les affaires sont les affaires, non ? dit-il en haussant les épaules. On est hyper-demandés en ce moment. Je ne prends que les clients les plus riches qui sont prêts à payer tous nos frais ou ceux qu’on peut gérer depuis ici.

– D’accord, on en reparlera plus tard. Je vais d’abord appeler Sky. Elle doit péter un plomb avec cette histoire de photos.

– Ouais, mec, j’ai vu ça. Elles sont canon. Je suis content que tu sois avec elle. La vache, qui aurait cru que tu te taperais l’actrice la plus prisée d’Hollywood ?

– Pas moi, c’est clair, je dis en prenant le combiné du téléphone fixe, faisant signe à Royce qu’il doit partir.

– Ne gâche pas tout, prévient-il.

– Qu’est-ce que ça veut dire ?

– Je te connais depuis longtemps, répond-il en haussant les épaules. Tu es doué pour te saboter toi-même. Si elle est bien, et qu’elle mérite toute ton attention, alors donne-la-lui. On ne rajeunit pas, mec.

– Tu cherches à te caser ? je demande, surpris.

– Si la bonne personne arrive… une femme intelligente, drôle, qui s’habille bien, qui aime sa famille, qui est fidèle, qui mange sainement, qui sait s’occuper d’un homme et qui a un cul de rêve… je la demande tout de suite en mariage.

– T’es sérieux ? je m’exclame en écarquillant les yeux.

– Absolument.

– D’accord. Respect, mec.

– Allez, je te laisse.

Il tourne les talons, mais je l’appelle quand il ouvre la porte.

– Ta tronche m’a manqué aussi, tu sais.

– Tu m’étonnes. Pas facile de se passer de moi, répond-il en souriant avant de refermer la porte derrière lui.

Ce type est tellement sûr de lui, heureusement je le connais depuis toujours et je l’aime comme un frère. La jalousie n’est pas vraiment un problème entre mes frères de cœur et moi.

Prêt à me faire crier dessus, mais surtout à entendre sa voix, je prends le téléphone pour appeler Skyler, qui décroche après la première sonnerie.

– Sois honnête avec moi… Est-ce que j’ai compté pour toi ? Ne serait-ce qu’un tout petit peu ? s’écrie- t-elle d’une voix tremblante qui me brise le cœur.

– Sky… C’était un accident. Wendy ne savait pas…

– Je t’ai posé une question très simple, Parker. Réponds-moi, gronde-t-elle sèchement.

– Skyler, tu comptes plus pour moi que toutes les femmes que j’ai connues ces dix dernières années. Ces photos n’auraient jamais dû être révélées. Bébé, tu dois me croire.

– Pourquoi ? Après tout, tous les hommes à qui j’ai fait confiance m’ont détruite. Je me suis mise à nu pour toi…

– Et je ne prends pas ça à la légère, je réponds aussitôt.

Je suis sincère. Je sais ce que ça lui a coûté de s’ouvrir à moi.

Je l’entends pleurer, chacun de ses sanglots me fend un peu plus le cœur. Ma poitrine se soulève, mais je ne suis pas certain de respirer.

– Ma pêche, tu me connais…

J’espère lui rappeler la complicité qu’on a découverte entre nous dès les premières minutes de notre rencontre, mais ce n’est pas facile au téléphone.

– Ah bon ? Qu’est-ce que j’en sais ? Tu es resté chez moi pendant trois semaines, puis tu es parti. Et, bien sûr, il ne faut pas oublier Sophie, l’autre cliente avec qui tu as couché. Qu’est-ce que je suis censée croire ? Est-ce que ça fait partie de vos services de vous taper vos clientes ? siffle-t-elle.

– C’est injuste, Sky.

– Ah bon ? Tu as avoué avoir couché avec Sophie. Combien y en a-t-il eu, au total ?

– Seulement deux, j’admets en grinçant des dents.

Je n’ai aucune envie d’avoir cette conversation, mais je sais que si je refuse, je pourrai la perdre à jamais.

– Et Sophie est une amie, je lui rappelle.

– Ah ! Et moi alors, je suis quoi ?

– Sky, tu es tellement plus…

– D’accord, alors si c’est vrai, explique-moi. Je suis quoi, pour toi, Parker ? Dis-moi, ô grand Dream Maker !

Je serre les dents et compte jusqu’à dix avant de répondre.

– Tu es la femme dont le sourire occupe mes pensées jour et nuit. Je meurs d’envie d’être avec toi et de dormir à tes côtés. J’imagine tes lèvres et je lèche les miennes dans l’espoir de te goûter. Je pense à la prochaine fois que je te verrai et aux nouvelles aventures qu’on va entreprendre ensemble. Il n’y a personne avec qui je préférerais me perdre. On pourrait nous envoyer n’importe où dans le monde et ce serait génial. Le souvenir de ton parfum me met l’eau à la bouche, et je ne parle même pas de ton corps diabolique. J’ai constamment envie de toi, de ton esprit, de ton corps, de ton âme. Ça te suffit ou tu veux que je continue ? je grogne, agacé qu’elle m’oblige à me livrer ainsi à elle.

Aucun de nous ne dit quoi que ce soit pendant une bonne minute.

– Je suis désolée de t’avoir crié dessus, chuchote-t-elle.

Je ferme les yeux et vide tout l’air de mes poumons, soulagé de ne pas l’avoir perdue.

– Skyler… bon sang… j’aimerais être avec toi.

– Moi aussi. Pourquoi faut-il que les choses soient si compliquées ?

– Eh bien, ma pêche, tu as un talent incroyable et le monde entier se bat pour toi. En même temps, je les comprends, parce que moi aussi je te veux.

Skyler glousse et, soudain, tout va mieux.

– Ce que j’aime quand tu glousses !

Je recule dans mon fauteuil et me tourne vers la fenêtre, profitant de la vue familière sur les immeubles et la rivière. Ça fait du bien d’être chez soi.

– Je ne glousse pas !

– Bien sûr que si, et c’est adorable.

– Si tu le dis, répond-elle en faisant mine d’être vexée.

– Ma pêche, je suis désolé de revenir aux sujets qui fâchent, mais est-ce que tu sais ce que tu veux faire à propos des photos ?

– Ouais, Tracey me prend la tête avec ça.

– Qu’est-ce qu’elle pense qu’on doit faire ?

– Elle veut qu’on fasse une déclaration commune dans la presse.

– Pour dire quoi ?

– Qu’on est en couple. Que notre relation est sérieuse et qu’on est heureux comme jamais.

– Et… ?

J’ai besoin de savoir ce qu’elle pense de ce plan avant de répondre. J’apprends vite qu’un seul mot de travers peut tout foutre en l’air et je ne veux pas prendre ce risque.

– J’arrive dans une minute, dit-elle à quelqu’un lorsque j’entends une porte s’ouvrir.

– Ok, ma belle, je t’attends sur le canapé, dit une voix d’homme.

Sur le canapé.

Ma belle.

– C’est qui ?

– Hmmm ? Ah, c’est Rick, dit-elle d’un ton distrait. On doit retourner sur le plateau et la directrice l’a envoyé me chercher.

Rick l’abruti. Tu tombes mal, mon pote.

Poussé par ma jalousie à l’idée que Rick l’abruti est avec ma nana et pas moi, je me décide.

– Fais-le.

– Hein ? Quoi ? Faire quoi ? répète-t-elle.

– Dis à la presse qu’on est en couple.

Mon cœur bat la chamade et je tiens si fort mon téléphone que j’ai une crampe à la main.

– Parker… tu as dit que tu voulais que les choses restent simples. Fun.

Je me lèche les lèvres, regrettant de ne pas pouvoir la tenir contre moi durant cette conversation. C’est une énorme étape à franchir au téléphone. Hélas, cela devra suffire, pour l’instant.

– Je sais ce que j’ai dit, ma pêche. Je le pensais sur le moment. Mais après la façon dont on s’est quittés, après neuf heures de vol et maintenant que notre vie intime est étalée dans les journaux du monde entier… je ne sais pas. Peut-être que ça m’a fait ouvrir les yeux. Tout ce que je sais, c’est que je veux être avec toi. Vraiment.

– Moi aussi, je veux être avec toi, chuchote-t-elle d’un ton joyeux.

– Bon sang, si seulement je pouvais t’embrasser. Les premières fois devraient toujours être scellées par un baiser.

Elle éclate de rire.

– Chéri…

– Ah, voilà le chéri que j’attendais.

Je souris tandis que mon cœur ralentit, et je me détends en entendant ce surnom que j’aime tant. Tout va bien se passer. Sky et moi allons trouver un moyen d’arranger tout ça.

– Alors, c’est décidé. Toi et moi. En couple. C’est sérieux.

– On se lance, ma belle !

– Et tu veux que je l’annonce au monde entier…

– Je n’ai pas honte que la plus belle femme du monde profite de mon succès, je ricane.

– Alors comme ça, je profite de ton succès ?

– Eh… je suis un beau parti.

– Ah bon ?

– Oui.

– D’après qui ? se moque-t-elle.

– Ma mère. D’ailleurs elle doit être hystérique de voir ces photos. Je l’appellerai dès que j’aurai raccroché.

– Ça promet ! dit-elle d’une voix que je trouve nostalgique.

On n’a pas encore parlé de ses parents et ce n’est pas le moment non plus, mais je compte bien tout savoir à propos de Skyler Paige Lumpkin.

– Oui, c’est clair. Tu sais, elle va vouloir te rencontrer.

– Ce serait chouette ! s’exclame-t-elle.

– C’est rien, tu sais. Mes parents sont cool. Ce sont deux ouvriers terre à terre dont la priorité est leur famille. Tu vas les adorer et je sais déjà que ce sera réciproque.

– Dis à ta mère que j’ai hâte de la rencontrer.

– Et moi, j’ai hâte de te revoir. J’ai l’impression qu’il faut qu’on se rabiboche.

– Tu parles. J’imagine que tu veux faire ça sur l’oreiller ? accuse-t-elle en riant.

– Toi non ?

– Bon, d’accord, je l’admets. Chéri, je suis désolée, mais il faut que j’aille sur le plateau. Je vais dire à Tracey de t’envoyer le communiqué pour que tu donnes ton aval.

– Je suis sûr que ce sera parfait, mais oui, dis-lui de l’envoyer à Wendy.

– D’accord. On s’appelle plus tard ?

– J’y compte bien.

– Est-ce que c’est bête de dire que je suis excitée ? demande-t-elle.

– Non, ce n’est pas bête, je réponds en riant. J’ai hâte de franchir cette étape avec toi, moi aussi.

Le plus dingue, c’est que je suis sincère. Cette histoire avec Skyler est toute nouvelle, mais c’est un changement rafraîchissant et je me sens prêt.

– Moi aussi. Je t’appelle plus tard, joli cœur.

– Ça marche, ma belle.

Elle m’envoie un baiser avant de raccrocher et je me surprends à trouver ça adorable.

Je secoue la tête, raccroche le téléphone et me lève. Je m’étire longuement et réalise soudain combien je suis fatigué. Je n’ai pas beaucoup dormi dans l’avion, je n’ai cessé de penser à la tension entre Skyler et moi au moment de son départ. Quand je suis rentré, j’ai affronté les médias, la colère de ma nana et j’ai pris un engagement émotionnel que je m’étais juré ne plus jamais prendre.

Lorsque j’ai fini de m’étirer, je sors de mon bureau et trouve Wendy, Bo et Royce devant l’écran d’ordinateur de ma secrétaire. Ils lèvent la tête et affichent un air coupable lorsqu’ils me voient.

– Qu’est-ce que vous regardez, bande de chacals ? je demande en haussant un sourcil. Hein ? Allez, crachez le morceau.

Wendy tourne son écran vers moi pour me montrer une photo de Skyler et moi.

– Bon sang, frangin… marmonne Royce.

– Espèce de veinard. Skyler Paige ! ajoute Bo en secouant la tête, comme s’il n’arrivait toujours pas à y croire.

– Vous êtes super-canon ensemble. Ce site te compare à son ex-copain, Johan Karr, dit Wendy. Regarde, tu l’emportes à soixante pour cent.

– Comment ça ? Qu’est-ce que je gagne ?

– Le concours pour savoir qui est le plus beau, bien sûr !

– Et ce n’est que le début, les gars, je réponds en soupirant.

– Pourquoi ça ? demande Wendy en souriant d’un air narquois.

– Skyler et moi avons décidé que c’était sérieux entre nous. On ne fait pas que s’amuser. On est officiellement en couple.

– Mec, t’es en train de dire que tu n’es plus sur le marché ? s’étonne Roy.

Je hoche la tête.

– Merci mon Dieu ! Alléluia ! Ça fait plus de poulettes pour moi, s’exclame Bo en ouvrant les bras, paumes tournées vers le ciel.

Roy fait le tour du bureau et vient vers moi pour me mettre une tape dans le dos.

– Tant mieux pour toi, mec. Elle est superbe, c’est clair. J’espère juste qu’elle ne te fera pas de mal. J’ai hâte de la rencontrer. Quand est-ce qu’elle vient à Boston ? demande-t-il, comme s’il était évident qu’elle allait venir.

Mes frères de cœur veulent rencontrer ma nana. Ça fait longtemps qu’ils n’ont pas eu à approuver une femme, trop longtemps. Cela dit, après la conversation que j’ai eue avec Roy tout à l’heure, il se pourrait que l’occasion se présente dans peu de temps. S’il est à la recherche d’une femme avec qui se caser, les mecs de Boston peuvent rentrer chez eux. Si Royce sort le grand jeu, les autres n’ont aucune chance.

– Je ne sais pas encore, je réponds. Elle est sur un tournage, pour l’instant. Je vais rentrer chez moi, dormir et lui parler ce soir. Je vous tiens au courant.

– Cool, cool, dit Royce. On gère la situation ici.

– Laissez-moi quelques heures avant de m’appeler, d’accord ? je demande à Wendy en prenant ma valise.

– Pas de problème, boss. En revanche, n’oublie pas d’appeler ta mère. Je déjeune avec elle tous les mercredis et elle s’inquiète que tu ne dormes pas assez. Elle dit que tu travailles trop. Et bien sûr, il y a Skyler, elle a hâte que tu lui parles d’elle.

Je hoche bêtement la tête avant de réaliser ce qu’elle vient de dire.

– Tu déjeunes avec ma mère tous les mercredis ?

– Ben, ouais. Et avec celle de Royce, le mardi. Et parfois avec ses sœurs, ça dépend de leurs disponibilités.

– Tu t’es fait ta petite place dans la famille, à ce que je vois, je dis en souriant.

– Ouaip ! Je n’ai pas de famille en dehors de Sir Mick. Comme vous vous dites frangins, j’ai pensé que je pouvais être votre sœur.

– C’est dégueu, je ne peux pas coucher avec ma sœur ! marmonne Bo.

– Ça tombe bien, puisque tu ne coucheras jamais avec moi. Bref. Trêve de plaisanteries. Bo, trouve-toi une poule et va te reposer toi aussi. Il faut que vous reveniez en forme, il y a beaucoup à faire.

– Bye, Wendy, je dis en lui faisant un signe de la main.

– Bye, boss.

– Salut, Chipie, murmure Bo de sa voix de séducteur.

– Ciao, petite bite.

Les portes de l’ascenseur s’ouvrent et Bo et moi montons dedans.

– Elle est géniale, non ? dit Bo en ajustant sa veste en cuir.

– Ouais.

Je sors dans le parking et suis ravi de retrouver ma Tesla couleur cerise.

– Salut ma belle, je lance en approchant.

J’ouvre la portière arrière et dépose ma valise, surpris de voir Bo m’imiter.

– Hé… je commence en fronçant les sourcils.

– Je suis à moto, mec. Je vais faire un tour au bar en bas de chez moi et voir si je ne peux pas me trouver une nana pour ce soir, histoire de me fatiguer un peu. Je suis encore trop à fond.

– Tu m’impressionnes, mec.

– C’est ce que disent toutes les femmes, répond Bo en souriant.

– Allez, à demain, je dis en riant.

Bo enfourche sa moto, la fait vrombir et me regarde en hochant la tête avant de sortir du parking souterrain.

Je n’ose même pas imaginer ce qui se passera le jour où ce type rencontrera une femme dont il ne pourra pas se passer.

 

 

À SUIVRE…


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